Fight and dance !

Tiens, le jeune de la dernière fois, avec "Etoile" ...
- Bonjour ! Ca te dit un petit duel à l'amiable ?
Il accepta. Et nous nous mîmes en position de combat.
- Vole, étoile, s'exclama-t-il.
Son épée se mit soudainement à voler, et arrivait en tournant vers moi.
"Qu'est-ce que tu attends ? Vas-y !"
- Danse Angel ! s'exclamai-je.
Je leva mon épée, et ... la lame disparut comme si elle avait fondue. Etoile continuait sa route vers moi. Avec reflexe, je para, mais j'avais oublié que je ne tenais que le manche. Soudain, des plumes s'envolèrent du sol, et vinrent créer un bouclier autour de moi ... Arrêtant l'épée tournoyante ...
"Enfin tu m'as compris, faisait Angel ..."
En effet. Après des heures d'entrainement durant la nuit (dont témoignent les cernes que j'ai ...) j'ai pu enfin comprendre que, sous mon aspect faible et fragile (c'est pour cela que mon épée est très fine, presque comme un sabre), il y a tout de même une puissance assez grandiose.
Avec le manche de mon épée, je fit juste le mouvement de la frappe, ce qui eut pour effet de dissier le bouclier de plumes, et de les lancer à une vitesse phénoménale, contre mon adversaire.

L'autre ne dit rien, mais son épée quitta son socle et se mit à tournoyer si vite qu'on aurait dit un écran métallique et rond. Les plumes furent éparpillées dans toutes les directions, tels des milliers de pointes lancés dans une hélice. Il n'avait jamais été vu des blessures aussi douloureuse, tout le monde sauf Sfiet et l'autre fut touché. J'avais personnellement reçu deux plumes dans mon bras gauche, cinq dans mon torse et trois dans les jambes, seuls mon bras droit et ma tête étaient restés intacts, les autres j'en sais rien. Tout le monde tomba sur le sol, l'autre déclencha alors l'alarme et Sfiet s'en voulait à mort. Il manqua de jeter son épée à nouveau formé par terre, mais une force lui dit de ne rien en faire.

L'une des plumes traversa un des rayons verts. Il y eu une explosion, et la lueur émeraude emplit toute la salle. Mon Épée tenta de m'en protéger, mais je la rattrapais et m'appplatit au sol, elle sous moi. Le douleur irradia dans mes épaules lorsque je fus touché.
- Tu n'aurais pas du, me dit l'arme.
- Il n'était pas encore temps, répondis-je simplement.

Je réussis à tourner la tête, et me rendis compte que la situation des autres élèves ne valait guère mieux que la mienne. La majorité d'netre eux ne s'étaity pas protégée, et avait reçu la lumière de plein fouet. Loin de soigner comme elle en avait l'habitude, elle brulait, ou faisait simplement souffrir sans laisser de marque aucune. Étoile me céda une partie de sa force pour me permettre de me relever. L'expolison passée, les rayons verts se firent nombreux pour soigner les élèves. Malheureusement, on ne guérit pas une plaie causée par soi-même; ils ne firent qu'augmenter les dégats. Ma lame se précipita et détrusit tous les générateurs. Puis elle revint à ma main et je quittais la salle, sans un mot de plus, sans jeter un regard même à mon adversaire. J'en avais par dessus la tête de cette violence, et il n'était pas question que je craque maintenant. Pas avant d'y avoir mis fin.

J'étais plus ou moins dans le cirage quand la catastrophe se produisit, toujours secoué par le coup que m'avait joué mon épée. Alors que l'épée de Sfiet provoquait de tels ravages, je restais immobile, dans mes pensées.

- Tu n'avais pas besoin de ça, murmurait une voix dans mon esprit.
"Peut-être, pensais-je, mais tu pouvais me le dire, au lieu de me pétrifier !"
- Je suis désolée, mais il fallait que tu comprennes que ce n'est pas toi qui décide.
"Et c'est toi, peut-être?"
- Nous sommes deux à décider. Cesse de me considérer comme un instrument à ton service. J'ai ma propre volonté.
"Mais on nous a appris que nos épées avaient une personnalité identique à la notre.
- J'ai ta personnalité, mais celle-ci est bien plus vaste qu'une puérile envie de battre ton ami. A ce moment, je représentais la partie de toi qui voulait rester honnête.
"Oui, je comprends. J'en aurais sans doute fait autant à ta place. Mais comprends que je m'inquiète, si cela arrivait dans d'autres circonstances, je pourrais mourir !"
- Ne t'en fais pas, quand tu auras vraiment besoin de moi, je serais avec toi.
"Je te remercie."
- Mais si j'estime que tu peux te débrouiller tout seul, je ne ferais rien. Continue l'entrainement, à la loyale, et montre ce que tu vaux. Peu importe si d'autres peuvent invoquer des sorts redoutables ou combattre de façon surhumaine. Je ferais ce qu'il faut pour ne pas te porter préjudice, mais pas plus.

Une fois ces paroles prononcées, la voix cessa. J'étais à la fois fier de moi, d'avoir réussi à entrer en contact si longtemps avec mon arme, et en même temps, je repoussais ce sentiment.
Parce qu'en fait, je n'en avais aucun mérite, et c'était plutôt Terra qui voulait me parler.

Je me remémorai les évènements qui s'étaient passés pendant que je lui parlais. Sfiet avait un immense potentiel, mais de toute évidence, il était incapable de s'en servir. Après ça, il risquait la rétrogradation, ou pire, le renvoi pur et simple.
Yashn était fort, mais il ne semblait pas parler avec son épée. Sans doute qu'une fois qu'il y parviendrait, il nous dépasserait tous. Mais la chose ne paraissait pas aisée.

Et il y avait cet autre élève aussi, dont l'épée se nommait Etoile. Lui, il semblait comprendre son épée, de manière naturelle, non forcée. Mais je ne comprenais toujours pas ce qu'il faisait là. Il rechignait à la guerre, à la violence, et il était entré à l'Académie?
Lui aussi risquait la rétrogradation. Parce qu'il avait détruit les générateurs, et parce qu'il aurait du savoir que n'importe quel mage pouvait inverser les effets des rayons.

Heureusement, personne ne semblait grièvement blessé, mais Sfiet ne s'en remettrait pas, c'était sur.
Et moi, je savais que maintenant j'avais un ange gardien ...

Mais si certains avaient des anges gardiens, certains allaient avoir peut-être des surprises...

Je fus vite remis sur pieds, ainsi que les autres. Je n'en voulais pas à Sfiet, en fait je trouvais plutôt sympas de sa part qu'il ait présenté ses excuses à chacun séparément. Mais je ne lui dis pas, j'étais bien trop fier pour cela.

La nuit suivante, je dormis très mal, et je sais aujourd'hui que mon accident et les événements récents furent la cause de ce qui m'arriva alors. Je n'arrêtais pas de bouger dans le lit, et impossible de me réveiller, j'étais comme entré en transe pendant mon sommeil. Le lendemain, j'avais une allure démoniaque, militaire. Et surtout, je regardais droit devant moi et ne parlais à personne. Ce jour-là, quelque chose allait arriver. Quelque chose qui allait changer ma vie. Certains, comme Aerandir, remarquèrent mon changement, la majorité non. Et dans l'après-midi... Nous fûmes à nouveau appeller à combattre, nous comprîmes que ça devait être un nouveau test. Mais l'ennemi était bien plus puissant cette fois, une sorte de sorcier du feu qui semblait absorber l'eau, et alors que mes camarades se battaient avec acharnement ( curieusement, le jeune homme avec Etoile n'étaient pas là ce jour-ci ), je restais droit sans bouger, mon épée à la main. Puis, je fis ; bien que je n'étais pas tout à fait moi-même, la chose que je n'ai jamais réussit à refaire aussi bien jusqu'à maintenant.

A un moment, je pris l'épée avec mes deux mains, mes bras se levèrent, montrant l'ennemi à la pointe de mon épée. Puis, je dis "Règne, Daemon." Et l'épée disparut entièrement de mes mains... Et se divisea en 6, formant un hexagone parfait autour de notre ennemi, et ses lames tournoyaient dans l'air. Moi, je ramenais un manche invisible au dessus de moi, et je fis le mouvement de frappe verticale. L'épée devant moi suivit mon geste et traversa le corps de notre ennemi, pour rejoindre celle de derrière avec laquelle elle fusionna pour frapper à nouveau. Pendant que ce processus se répétait, mes mains se mettaient lentement en position de celui qui va achever un homme à terre avec son coup d'épée en plein coeur. Il ne restait plus qu'une épée, et elle partit au dessus de notre ennemi, maintenant couché par terre. Puis je fis rapidement le mouvement de celui qui plante son épée dans le corps d'un ennemi et m'agenouilla d'un coup sec, l'épée traversa le corps de mon ennemi, et au moment où l'épée virtuelle entre mes mains aurait dû frapper le sol, Daemon reparut dans mes mains, et sa pointe toucha le sol. L'ennemi était vaincu. Seul Sfiet, avec son regard vif, remarqua qu'une sorte de fantôme maniait l'épée.
( Ca donne à peu près ça : http://yashn37.free.fr/Lycos/Regne_Daemon.MOV 3.20mo )

"Bien, me dit Aerandir, c'était splendide."
Je l'ai regardé du coin de l'oeil et je l'ai attaqué, il n'eut le temps que de parer le coup avec sa propre épée. Il comprit alors à mon regard vide que ce n'était pas moi à qui il avait affaire, mais à Daemon.

Si jamais quelque chose avait bien pu me surprendre davantage que la démonstration de Yashn, c'était bien sa réaction juste après.
J'aurais du me méfier ; j'avais bien vu qu'il n'était pas normal ce jour-là. Il était froid, sombre, je veux dire, bien plus que d'ordinaire.
C'est pour ça que son attaque ne me surprit qu'à moitié.

Je parai maladroitement le premier coup, et Terra faillit quitter ma main, si grande était la force qu'il avait alors. Il esquissa un rictus, et continua son attaque. Les coups s'enchainaient, de plus en plus vite, et j'avais de plus en plus de mal à les retenir. Encore quelques secondes et j'allais y passer, sans aucun doute.

"C'est le moment", me dit-elle.
- Comment ça?
"Invoque moi, bon dieu, sinon ce type va te mettre en charpie !"
- Et qu'est-ce que je dois dire?
"Pense à moi et ça viendra tout seul".

Je me concentrai, et je me surpris à prononcer alors les mots :
"Rayonne, Terra !"
Aussitôt, un hâle de lumière frappa mon épée, aveuglant mon adversaire. Sur son pommeau et sur sa lame, des glyphes apparurent.
Je sentais la puissance élémentaire déferler en moi ; je controlais le feu, l'eau, la terre et le vent. Les runes scintillaient de rouge et de bleu, d'or et d'argent.

Une fois la terrible lumière dissipée, Terra apparut enfin dans toute sa splendeur. Chaque seconde, la lumière changeait de couleur au gré de mes émotions.
- Maintenant, tu as un adversaire à ta mesure, dis-je, parlant à l'unisson avec mon épée.

"Hm." dit simplement Daemon ( je suis obligé de changer la personne car ce n'est pas Yashn )
Et il attaqua de nouveau. Mais à chaque fois que Daemon se frottait contre Terra, un rayon l'aveuglé et la vitesse d'Aerandir n'en était que plus fulgurante. Aerandir ne faisait plus que se défendre, il attaquait, mais il ne voulait pas non plus faire de mal à Yashn. Pourtant, il n'y avait pas le choix.

Le manche sembla glisser dans la main et la lame modifia son inclinaison, avant que même que Daemon n'attaqua à nouveau, la main gauche de Yashn s'est retrouvée tranchée. Je me jetais sur mon bras et m'agenouilla, tandis que Terra continuait de rayonner. La seule chose qui me faisait alors plus de mal que mon bras, c'était la honte de m'être laissé posséder par ma propre épée. Alors que je voulus la prendre de ma main droite pour la ranger dans son fourreau, une lueur m'en empêcha, ce n'était que la lame d'Aerandir qui me dit : "N'y touche pas, tu n'es pas encore prêt."
J'ai alors "pris simplement ma main au sol" puis me suis alors relevé en l'ignorant, et je me dirigeais en protégeant mon bras vers l'infirmerie. Je pensais, autre qu'à ma douleur mais j'avais l'habitude maintenant de la souffrance, c'était monnaie courante, à Daemon : Si notre épée cache notre propre identité, étais-je vraiment aussi méchant ? Au loin, une voix me répondit :
"- Tu es un être démoniaque, Yashn.
- Non, tu te trompe. J'aime les sorts des ténèbres car ils m'impressionnent mais ça s'arrête là.
- Il n'y a pas que cela. Ton sens de l'honneur et ton dégoût envers la peur tu le tiens de là.
- J'ai pas envie, dis-je ne sachant quoi dire.
- Tu n'es pas méchant, Yashn. Tu es un être démoniaque, voilà tout."

"ALERTE GENERALE !! TOUS LES ELEVES DE L'ACADEMIE SONT INVITES A SE RENDRE A LA MURAILLE SUD !!"
Une alarme se déclencha soudain ...
- Alerte générale, alerte génarale, répétait le haut parleur.
- Bon, ça vous dit pas d'aller jeter un coup d'oeil ? demandai-je aux deux engagés dans le combat.
Sauf que nous ne pûmes aller loin. Soudain, une énorme machine entra dans l'endroit ou nous étions, une sorte de robot d'une dizaine de mètres avec quatre bras mécaniques.
- Danse Angel, fis-je.
La lame disparut de nouveau, et se transforma en plumes. Avec un mouvement rapide et clair, j'envoya angel à l'attaque. Les milliers de plumes tranchantes comme des rasoirs s'élancèrent contre la bête mécanique. La plupart ricochèrent sur les jambes d'acier, maisd'autres sectionnèrent des cables, ou brisèrent une verrière. Une verrière ? Ainsi le robot est piloté ...
Mais celui-ci ne tarda pas à répliquer. Il abattit deux de ses énormes pattes vers moi, éclatant le sol. Heureusement que l'esquive n'est pas un de mes points faibles ... Puis il envoya deux sortes de faux volantes, qui fonctionnaient comme étoile ... L'une d'elles s'écrasa à deux centimètre de mon pied droit, l'autre m'entailla l'autre pied. Puis elles repartirent dans l'autre sens.
- Sort élémental n°32, salve de flammes ! s'écria Aerandir.
Une salve de boule de feu partit vers la patte arrière droite de l'animal mécanique, et s'y écrasèrent, causant une explosion, et quelques étincelles.
- Bon, comment est-ce qu'on va acherver ce machin énorme ? demandai-t-il.
- On a qu'a à grimper à ses pattes ! fis-je, avant d'envoyer mes plumes tranchantes à l'attaque une nouvelle fois.

Je regardais, de derrière la vitre de l'infirmerie, Aerandir se battre avec Sfiet. Ils se débrouillaient bien, Sfiet m'étonna même par la maîtrise de son épée. Mais aussi beau était ce combat, je me doutais, et je me doutais aussi que les autres devinaient, que ce n'était là qu'un test de plus. Heureusement pour moi, ma blessure était précise et n'avait pas trop endomagé mon corps, alors je pus dès quelques minutes me balader dans les couloirs. J'avais rangé mon épée dans mon fourreau, en la prenant avec une serviette par le manche, bien que je savais que cela n'empêchait pas le contact.

Malgré l'alarme, j'avançais déterminé vers le bureau du proviseur. Je compris que Daemon voulait me faire comprendre que la situation n'était pas normal, et qu'il y en avait marre de risquer sa vie plusieurs fois par jour, et je ne me battrais plus sans savoir pourquoi je me bats. J'ai frappé. Une voix derrière la porte m'a dit de sortir combattre, m'a demandé si je n'avais pas entendu l'alarme. "Dans mon état ?", me suis-je dis. D'habitude solitaire, mais là le bouchon avait vraiment été poussé trop loin, alors je suis entré.

"Si c'est un test, alors il est bien fichu !"
C'est ce que je pensais au moment précis où le robot me frappa de plein fouet. Je pensais que j'étais mort, mais en fait, non. Terra avait du absorber le choc.
"Fais un peu attention, me dit-elle, c'est quand même pas un modèle de rapidité, ce robot !"
- Moi non plus ! Je fais ce que je peux !
"Fais mieux, alors. Je sais que tu le peux, je pense comme toi, tu te rapelles?"
- Alors, aide moi davantage ! Je commence à croire que, cette fois-ci, ça n'est pas un test à la noix.
"C'est un test..."
- J'en suis pas si sûr, il résiste à Sfiet et Angel plutôt pas mal.
"Ils veulent voir vos capacités."
- Et si ça n'était pas un test?
"Je te dis que c'est un test, bon sang, crois moi !"
- Oups ...

Le bras du robot s'écrasa à quelques centimètres de mon épaule. Ca commençait à devenir dangereux.
- Sfiet? Ou est passé Yashn?
- J'en sais rien ! J'étais un peu occupé, si tu vois ce que je veux dire !
- Euh, tu peux te charger de ça tout seul? Je voudrais pas qu'il refasse une connerie...
- Bien sur ! Pourquoi aurais-je besoin d'un mage pour dégommer un robot de trois mètres de haut?
- Merci, on se revoit plus tard, ok?
- MAIS !!!!

La bruyante alarme me fit quitter le bâtiment précipitemment, et un doute m'assaillit lorsqu'un gigantesque robot manqua de tuer le détenteur de Terra. Peut-être n'aurais-je pas du détruire l'ordinateur qui contrôlait leurs artifices, peut-être cela avait-il détraqué leur machine. Je projetais Étoile de toutes mes forces, et elle s'envola, tournoyant deci, delà, sauvant les élèves les plus faibles en arrêtant les faux mortelles, qui l'une après l'autre gisèrent au sol, cassées chacune en deux.

Puis mon épée s'éleva dans les airs, effectua trois roulades vers l'arrière puis repartit à une vitesse inhumaine pour finalement se planter dans le cockpit, à quelques centimètres du robot qui conduisait, brisant le pare-brise en des milliers d'éclats de verre, qui comme les plumes d'Angel quelques moment plus tôt, allèrent se planter dans le sol ou dans les corps des nombreux jeunes gens présents.

L'un des morceaux se planta dans mon mollet et entailla ma chair jusqu'à l'os. je tombais, et Étoile me rejoint pour me supporter, alors que le monstre de fer s'écrasait lourdement au sol.

J'entendis un grand fracas métallique au loin. Sfiet avait du se charger de la machine.
Il fallait maintenant que je trouve Yashn. Rien ne disait qu'il avait repris ses esprits ; il pouvait très bien attendre de récupérer et remettre ça.

Mais quelque part, je pensais bien comprendre ce qui lui était arrivé ; j'avais moi-même fait les frais d'un surplus d'orgueil. Cela avait pu lui arriver.
Pourtant, ce n'était pas son genre. Et il n'avait pas intérêt à faire ce qu'il a fait.

J'avais perdu sa trace, mais j'entendis du bruit dans le bureau du proviseur. J'entrais, pour voir ce qui se passait, et je vis alors Yashn qui menaçait le proviseur.
- Vous êtes renvoyé, criait-il !
- Si ça vous fait plaisir, répondait Yashn. Vous êtes complètement dingue ! Combien d'élèves sont morts par votre faute??
- On est dans une académie de combattants ici ! Pas à la colonie de vacances !
- Je ne sais pas ce qui me retient de ...

"Moi, en l'occurence, répondis-je."
- Vous là, je vous remercie, dit le directeur.
- Je ne fais pas ça pour vous. Je suis complètement d'accord avec lui. Mais je ne lui souhaite pas de s'abaisser à vous tuer.
- Puisque c'est comme ça, vous êtes virés ! Tous ! Ainsi que ces deux dangers publics qui trainent avec vous !

"Viens, fis-je à Yashn, on se tire d'ici."
- Tu ne comprends pas. Ce type est sadique. Il ne veut pas aider les élèves à progresser. Il ne veut garder que les meilleurs, et tant pis pour les autres...
- Peu importe. On en sait suffisament pour quitter cet endroit.
- Allons chercher les autres, dit-il.

Lorsque nous arrivâmes dans la grande salle, nous vîmes le carnage. Tous ces élèves étaient morts. Seul Sfiet et le possesseur d'Etoile (dont il faudrait que je demande le nom, d'ailleurs) étaient encore vivant, l'un grâce à ses sorts de soin, l'autre grâce à son épée bienveillante.
- C'est de ça dont tu parlais, Yashn. N'est-ce pas?
- Je... je ne sais pas. Je ne me souviens pas ; j'ai juste des flahs, des images qui défilent dans ma tête, en boucle.
- Tu arrives à voir le futur? , demandais-je.

- Non, je ne crois pas. lui répondis-je. Mais pourquoi as-tu pris ma défense ? Tu as été renvoyé à cause de moi, on ne se connait à peine ?
- Nous avons combattu ensemble, parfois combattre avec quelqu'un est le moyen de le voir dans sa partie la plus sincère.
Je baissai la tête avant de lui faire mes excuses pour tout à l'heure, il me dit que ce n'était rien.
L'on raconta à Sfiet et à l'autre ce qui s'était passé, et en particulier qu'ils été virés avec nous. A ma grande surprise, Sfiet éclata de rire, je me demandai au départ s'il nous avait cru, par contre l'autre fit de grand yeux et ouvrit grand la bouche de stupeur.
- En fait, dit Aerandir, je crois que nous sommes surtout virés pour avoir survécu.
- Nous n'avons plus rien à faire ici, faisons nos affaires et fichons le camp. dis-je.
- Mais pour aller où ? demanda Sfiet.
- Chacun dans nos familles respectives, je suppose. dis-je.
En réalité, c'était idiot de dire cela de ma part, car cela faisait déjà quelques années que j'avais perdu ma famille, et que je travaillais dur mes leçons pour ne pas y penser. Et maintenant, je pouvais dire adieu à ma bourse, bien qu'après tout je préférais cela à mourir.

"Et si on montait une compagnie de mercenaires?", proposai-je.
L'idée était certes loufoque, nous étions tous très jeunes pour se lancer dans le mercenariat, mais après tout, pourquoi pas?

- Une compagnie de mercenaires? A nous quatre? s'étonna Sfiet.
- Tu es cinglé? On a même pas fini notre formation ! , répliqua le détenteur d'Etoile. (D'ailleurs, je commençai à en avoir marre d'ignorer son nom, ainsi décidai-je de l'appeler "Bob" jusqu'à ce qu'il me dise son vrai nom.)
- Peut-être, répondis-je, mais on sait se battre, et on est pas les plus nuls de l'académie.
- Mais pas les plus forts non plus, répliqua Yashn. Si l'académie l'apprend, ils vont sans doute vouloir nous mettre des bâtons dans les roues.
- On est assez fort pour réussir malgré tout !
- Ah ouais? Et si jamais ils nous envoient l'élite? Ces gars savent déja utiliser leur épée au maximum.
- Et tu oublies qu'on est que quatre. De toute façon, on est pas assez nombreux. Qui voudrait nous engager?
- Ecoutez, repris-je, je connais des gens qui pourront nous aider. Je n'ai pas choisi ce métier par hasard. Je pense pas que l'un de vous aime la guerre. Il y a plusieurs raisons pour vouloir devenir un guerrier confirmé ; la recherche de la puissance, de la gloire, de l'honneur. Vouloir protéger les faibles ou combattre les lâches. Mais la guerre n'est pas du fait des guerriers.
Toujours est-il que si vous changez d'avis, retrouvez moi à la taverne de Tiobay. Sinon, je vous souhaite le meilleur pour l'avenir.

Je regardai une dernière fois leurs regards médusés, puis je fis demi tour. Peut-être que je me trompais, qu'ils n'étaient pas comme moi. Mais aucun d'eux ne me semblait obsédé par le pouvoir ou par la guerre. Et c'était les meilleures recrues que j'avais pu trouver.
Daran serait content ...

Monter une compagnie de mercenaires, n'est-ce pas ?
Quelle stupide idée.
Et retourner dans nos familles respectives ? Encore plus stupide. J'étais ici pour servir notre patrie, notre citée, mais maintenant, que faire ?
Soudain, j'eus un très étrange pressentiment, quelque chose de tellement puissant, qu'il me donnait la nausée, mais du moins une chose que je n'ai jamais ressentie.
- Est-ce que tu le sens aussi, demandai-je à Angel.
- Oui, mais je ne sais pas non plus ce que c'est.
Je me retourna, et vis le danger.
Ou du moins, je le sentis.
- Art des enchantement no 22, aura de protection !
Et j'ai bien eu raison de lancer ce sort. Il y avait environ une vingtaine de personnes autour de moi, sauf qu'on ne les voyaient pas ...
- Vite ! criai je à mes compagnons, courez, et rattrapez Aerandir, je les couvrent.
Je cherchai au plus profond de ma mémoire ce qui pouvait rendre ces guerriers invisibles. Mais rien ne revenait. Ah ! Si seulement j'apprenais mes cours !
- Art des enchantements no 31 ! Pas flash (raaa ! En anglais, Flash step ca fait mieux !)
En deux trois pas, je rattrapai les deux autes qui lancaient des sorts en même temps qu'ils couraient.
- Vous savez quel genre de troupes arrivent à être tout le temps invisibles ? demandai je.
- Bah, c'est bien connu, ce sont les troupes d'infiltrations de notre cher voisin. Ils les envoient surement pour finir la population, ceux qui n'ont pas le don de les sentir. Art de destruction no 51 ! Stella !!
Alors là, je n'en revenais pas. Yashn avait bien plus de capacitées que je ne le pensais. Connaître ce sort n'était pas à la portée de tout le monde.
Une petite météore, de la taille d'un petit rocher s'écrasa juste derrière lui, causant un énorme cratère. Puis d'autres suivirent. Mais la pluie de météorites était moins spectaculaire que je ne le pensais.
- Je maîtrise pas assez le sort, expliqua-t-il.
- Oui, mais tu ne l'incante plus déjà, ce qui signifie une très grande maitrise ...
- Vous le sentez ou pas ? Ils sont beaucoup moins nombreux, fit bob (j'adore ce prénom XD)
- Zut ! s'exclama Yashn, ils se sont dissipés. Maintenant, il va falloir combattre une armée invisible.
- Eh ben ! On est mal barrés, fis-je.
On arriva finalement, exténués, devant la Taverne.
Aerandir sirotait un verre à l'intérieur, en compagnie de quelques autres jeunes.
C'est alors que je ressentis une présence, m'effleurer tel le vent.
Aerandir porta toute suite sa main sur la garde de son épée.
- Rayonne Terra !
- Règne, Daemon !
- Dance, Angel !
- Vole, Etoile !
Et soudain, le barman, incrédule, se jeta par terre, en faisant.
- Si vous voulez la caisse, prenez la !
Avant qu'il meurt, avec un cri étranglé.
Quelle horreur.
Puis un autre son bizarroide, tel celui d'un métal frottant contre un tableau, se dit entendre. Et une autre personne de la taverne tomba.
- Ils sont deux ? demanda Aerandir.
- Peut être trois, fis je.
- Quatre dont un débutant, coupa Bob. Et un devant vous !
J'envoya mes milliers de plumes devant moi. Soudain, certaines ricochèrent sur une surface, la traversèrent, et en ressortirent teintés de sang. J'en avais touché un.

Manifestement, mes compagnons avaient mordu à l'appat.
Mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils ramènent avec eux une horde d'assassins !

Alors que Sfiet invoquait le pouvoir de son épée, je me mis machinalement à l'écart pour éviter le flux de plumes ; mais aucune d'elles ne me touchèrent. Sfiet semblait de mieux en mieux controler son pouvoir.
Une plume faillit alors me trancher la gorge
- Fais gaffe, dit Sfiet, je ne controle pas encore bien ceci.
"Merci du conseil..." pensais-je, pendant que les autres se bataient.

Car, si les épées de mes compagnons avaient répondu à leur appel, ce n'était pas le cas de Terra.
Et je n'avais pas besoin de savoir pourquoi. Il était trivial de voir qu'elle pensait que la menace était inexistante. Je tachais donc de ne pas montrer aux autres cette apparente faiblesse ; après tout, j'avais d'autres ressources, et Terra avait raison de me les rapeller.
- sort d'eau n°3, lançai-je.
Bien sûr, c'était encore un de ces sorts basiques appris en première année, mais pas besoin de faire bien compliqué la plupart du temps. Invoquer des météores était fatiguant, imprécis et pouvait occasionner des dommages collatéraux.
Mais une petite pluie dans la taverne allait nous révéler la position de nos assaillants.

L'un d'eux s'élança vers moi mais je le cueillis au vol avec Terra, et il tomba à terre, la gorge tranchée. Les autres continuaient à se battre, déchainant les pouvoirs de leurs épées. Les plumes de Sfiet volaient en tous sens, alors qu'Etoile décimait au hasard les ennemis, et que Yashn s'occupait des autres.
Et moi, je m'amusais à faire pleuvoir ...

Les experts assassins, bien trempés (comme nous d'allieurs) se rendirent compte qu'on arrivait maintenant à les distinguer. D'allieurs, ils semblaient être plus nombreux, de plus en plus nombreux.
- C'est normal, ça ? demandai-je à Yashn.
- Euh, j'en sais rien ...
Un de ces guerriers invoqua un bouclier, et repoussa mes plumes, que je contrôlai du mieux que je pouvais pour ne blesser personne. Etoile fonça sur le bouclier, lui arrachant une étincelle, mais ne faisant rien de plus.
Alors nous reculâmes.

"Et là, tu penses pas que tu devrais intervenir?", fis-je à Terra.
- Pas la peine. Ne t'en fais pas, tout va bien se passer. Ce n'est qu'une poignée de soldats.
- Une grosse poignée, alors !
- Peu importe. Tu ne vas pas faire appel à moi à chaque fois qu'il t'arrive un petit problème.
- Mais...
Terra rompit le contact.

Mes compagnons se bataient toujours pour repousser les assaillants, mais ces derniers avaient su s'adapter, et, puisque la frappe éclair n'avait pas fonctionné, ils essaient de nous avoir à l'usure.
Et vu leur nombre, ils allaient y arriver.
- Quand je crierais, dit Sfiet, foncez vers la porte. Je tacherai de les retenir le plus longtemps possible.
- Pas question, répondit Yashn.
- On reste ensemble, ajouta Bob.

Il ne fallut pas longtemps pour que nous soyons encerclés. Les ennemis semblaient de plus en plus nombreux, et nous de plus en plus mal barrés.
C'est alors que nous entendîmes des bruits au dehors de la taverne, puis un homme à la carrure impressionnante entra. Je souris.
- Rugit, Panthère ! , lança-t-il à sa gigantesque épée. L'épée émit alors ce qui ressemblait à un rugissement de fauve, puis commença à changer de forme, devenant un véritable félin. La panthère ainsi invoquée se jeta sur un de nos adversaires et lui troncha la gorge en quelques secondes. Puis poussa un hurlement bestial.
Effrayés, les autres tentèrent de fuir, mais l'homme bloquait la sortie, toujours armé de son épée, qui pourtant paraissait comme éthérée. Ceux qui tardèrent à se décider furent tués par la panthère ; les autres tentèrent leur chance face à lui et subissaient le même sort.

Quand tous les ennemis furent tués, Sfiet demanda qui était cet homme.
- Il s'appelle Daran, répondis-je. Et c'est mon père.

- Impressionant. fis-je.
- Merci de nous avoir sauvé. dit bob, avant que je me rende compte de mon impolitesse.
"Ce n'est rien, dit Daran. Mon fils, est-ce que tout va bien ?"
- Oui père, merci d'être venu.
- Comment, demandais-je après avoir réfléchis quelques instants, vous saviez qu'Aerandir serait là ?
- Oui, da. dit-il. Il a téléphoné de son portable pendant qu'il rangeait ses affaires. Il m'a expliqué la situation, mon fils, jamais je n'aurais dû te laisser aller dans cette école de fous.
- Ce n'est rien, père.

J'ai alors réfliéchis à la proposition d'Aerandir. La guerre ne m'intéressait pas, je ne voulais qu'apprendre, c'était après tout la seule chose que je pouvais faire. Oui, tout de suite l'idée d'Aerandir me séduisit en réalité, que pouvais-je faire sinon, faire la manche ? Je venais de perdre mon unique source de revenu, alors... Et puis, j'avais au moins une dette à payer envers Aerandir. Je ne savais comment aborder le sujet, mais quand Aerandir dit : "Alors les gars, vous êtes d'accord avec ma proposition de tout à l'heure ?", je me suis légèrement mordu les lèvres quelques secondes avant de dire "Oui".

Une fois que Yashn eut accepté, je me sentais déja mieux. Mais les autres hésitaient encore à nous rejoindre. Je voyais bien que Sfiet regrettait de quitter l'académie, mais il savait aussi qu'il n'avait pas vraiment eu le choix.
- Bon, écoutez, cet endroit n'est plus sur, il faut que l'on s'éloigne. Rendez-vous à Mapri, c'est une petite ville qui n'est pas très loin d'ici. Vous y trouverez un vieil entrepot désaffecté un peu à l'écart du centre. C'est là que nous avons installé notre QG.

Puis je fis signe à Yashn et nous partimes avec Daran en voiture.
- Ton père est un excellent guerrier, fit Yashn.
- Je l'ai été, il y a quelques dizaines d'années, répondit ce dernier. Mais maintenant, je suis trop vieux. Aerandir est jeune mais je sais qu'il peut devenir aussi fort que je l'ai été.
- Mon père s'occupe de nous trouver des contrats, fis-je. Oh, rien d'illégal ou de malhonnête : nous intervenons parfois pour aider les autorités, ou alors pour défendre des populations opprimées. Il connait beaucoup de gens haut placés.
- Et vous êtes combien? demanda Yashn.
- Euh... Pour l'instant, nous ne sommes pas plus d'une dizaine. C'est pour ça que je suis allé à l'Académie. J'y étais pour trouver de nouvelles recrues. Mais je ne t'ai pas menti : tu as bien vu de quoi ils sont capables. Ils remplissent également toutes sortes de missions, dont certaines sont illégales ; mais la police n'a jamais réussi à les coincer.
- Tu comptes t'opposer ouvertement à l'Académie?
- C'est déja ce qu'on a fait, non? Et de toute façon, tôt ou tard, ils finiront par vouloir se débarrasser de nous.

Le reste du trajet se déroula sans encombres, en silence. Yashn méditait ce qu'il avait appris, et moi, j'espérais que les deux autres allaient nous rejoindre.

Au bout de quelques minutes, nous arrivèrent dans une petite ville, la voiture commença alors à ralentir. Je me mis alors à regarder vers l'extérieur, car j'avais eu tout le temps de regarder l'intérieur de la voiture, qui paraissait vraiment évolué. Quand on m'a dit que c'était une "petite ville", je ne m'attendais pas vraiment à cela : elle était quand même bien plus grande que je ne l'imaginais.
A un sentier de terre, on a bifurqué, alors qu'on arrivait quasiement à l'extrémité de la ville. La voiture s'arrêta quelques mètres plus loin devant un entrepôt. Un homme en sortit, et nous fit signe de faire rentrer la voiture à l'intérieur.

Puis la voiture s'arrêta, et Aerandir desendit avec Daran, je fit donc de-même. Aerandir me proposa de me faire visiter les lieux, mais son père s'y opposa :
"Ne le prend pas mal jeune homme, mais je te connais encore trop peu pour te montrer de quoi vraiment il en retourne, il faut d'abord que je te teste."
Je ne répondis pas, et il me fit signe de le suivre, laissant Aerandir derrière lui. Arrivés derrière une cloison, je me concentrai quasiement que sur les bruits de marteau sur la ferraille que j'entendais, m'imaginant ce que cela pouvait être. Daran sortit un rouleau d'un casier et le déplia sur une table, puis me dit de m'approcher pour voir. C'était une sorte de carte au trésor, il me confia une boussole et me dit que je devais ramener la "chose" indiquée par un X avant la tombée de la nuit.
Je ne revis pas Aerandir en partant, j'étais un peu déçu car il était ici por l'instant mon son repère. Mais quelque chose clochait dans ma quête : en quoi trouver la "chose" lui aurait-il permis de m'accorder sa confiance ? Mystère...

Je suivis Daran à l'intérieur de l'entrepot. Ca faisait pas mal de temps que j'y étais plus allé, mais je me rappelais encore de chaque recoin.
Car ce qui paraissait être un entrepot était en fait quelque chose de beaucoup mieux.
C'était notre académie.

Je pensais alors à toute l'histoire qui nous entourait, nous et l'Académie. Comment révèlerais-je tout ça aux autres? Je ne voulais pas les effrayer.
Et de plus, il fallait que j'en aie l'occasion, et ça n'était pas gagné.

- Il s'en sortira, mon garçon, fit Daran.
- Sans doute, mais il ne nous fera plus confiance après cela.
- Peu importe. Ce qui compte, c'est que s'il réussit cette épreuve, nous pourrons lui faire confiance. Après, il faudra tout lui expliquer. S'il survit.
- Mais pourquoi lui imposer l'épreuve? Certains de nos disciples n'ont pas eu à la passer.
- Tu ne comprends pas. Ce n'est pas une place d'élève que je compte lui offrir, mais plutôt une place de Capitaine. S'il réussit, il sera nommé en même temps que toi.
- Que moi?
Cette dernière réplique me paralysa complètement. J'étais jeune, après tout, et aucun d'entre nous n'avait atteint un tel grade si jeune.
- Tu es le plus doué de tous les élèves, et je commence à me faire vieux. Si j'ai encore le pouvoir de nous protéger des Autres, je ne peux plus quitter ce lieu sans perdre mes pouvoirs. Tu l'as vu, n'est-ce pas, quand j'ai combattu...
- Tu les as vaincu, père.
- ... mais j'ai bien failli m'effondrer après. Les autres ne l'ont pas perçu, je le sais. Mais toi, mon fils ; tu as bien du le sentir.
- Je l'ai senti. Qu'est-ce que ça veut dire?
- C'est notre vie. Nous vivons très longtemps, mais notre pouvoir décline sur la fin. Je suis très vieux, Eran, et mon pouvoir s'échappe. Il se disperse dans ces murs, faisant de ce lieu un havre de paix. Si je sors d'ici... je mourrais.
- ...
- Mais maintenant, nous sommes assez nombreux. Si tes nouveaux amis se révèlent à la hauteur de leur potentiel, nous pourrons enfin rompre l'Exil. Et alors, ce sera la guerre ouverte.
- Je m'y suis préparé depuis longtemps, père. J'attends avec joie le moment où je la vengerais. (Note : ne PAS extrapoler là dessus, vils félons)
- Très bien. Dans peu de temps, ton ami rencontrera son destin. Il lui faudra toute sa force pour vaincre ce Hollow.
Surtout quand il ne peut le voir....

Une fois dehors, je regardais la carte. Je pensais m'être trompé de sens, car les signes n'étaient pas pareils que tout à l'heure. je tournais et retournais la carte dans tous les sens ; impossible d'y comprendre quelque chose : Le nord était bien indiquée dessus, mais le X avait changé de place ? Je le fixais quelques instants pour m'en convaincre. Le X se déplaçait lentement, c'est alors que je compris : ce n'était pas n'importe quelle carte ; c'était un traceur. Cette carte n'indiquait pas l'emplacement d'un objet mais d'un mobile. Il était évident pour alors, que c'était un être vivant.
Qui donc ? Peu m'importait, je devais réussir à le leur ramener. Je n'avais plus que cela comme choix de futur ; si j'échouais je ne saurais pas quoi faire sinon la manche. Je pris la boussole en main droite et la carte en main gauche.

Ce qui me conduit, au bout d'une demi-heure de marche, vers une grande maison. Daran m'avait donné jusqu'à la tombée de la nuit, je compris donc que le trajet n'était pas le plus gros. Trouver ma cible serait bien plus simple que de la convaincre. J'escaladais le mur d'enceinte avec prudence, puis retombait de l'autre côté. Pas de gardiens apparents, je continuais donc. Mais soudainement, alors que j'arrivais vers le milieu du jardin, je sentis quelque chose m'aggriper violemment le mollet. Je me retournais, mon mollet semblait tiré vers l'arrière sans que je ne vis rien. C'est quand j'ai vu le sang qui commençait à dégoûliner sur mon pantalon que je compris. Je pris mon épée, puis la plantai violemment derrière moi, ce n'est alors que l'étreinte cessa. De la pointe de l'épée, je sentis le corps de mon ennemi : un rotweiler. Sa capacité d'invisibilité me mit soudainement sur la voie ; il avait été ensorcelé par un sortilège d'invisibilité. Et seul une catégorie de gens avaient pour habitude d'utiliser ça... les autres.

Je sentis un coup violent dans mon dos, "sort d'eau n°3 !" dis-je en me retournant. Deux silhouettes étaient là, face à moi, et d'autres arrivaient. Ce n'est alors que je compris que je m'étais laissé embourbé dans un sacré pétrain... Je donnais des coups d'épée, et alors je me rendis compte que c'était la lame qui guidait mon mouvement, dôté d'une agililité hors du commun, mon bras valsait dans tous les sens et bien qu'il ne tuait pas toujours, faisait mouche à chaque fois, une lueur bleue-rouge accompagnait la lame.
"Je saurais me débrouiller sans toi", pensais-je.
- Ce n'est pas le moment de jouer les grands, pour l'instant tu as besoin de moi.
Je ne sus que répondre, car manifestement Daemon avait raison, je n'étais pas assez fort pour vaincre ces gens. Mais je savais bien que Daemon ne pourrait vaincre seule....
C'est alors que je me mis à lancer des sorts. Comme je bougeais beaucoup et ne pouvait anticiper les mouvements que m'imposait Daemon, j'optai pour des sorts de faible puissance mais de grande envergure, du genre "Teraeda", le séisme de déséquilibre et "Fusura", le sortilège de la boue, que j'associais à mon sort n°3. A la réflextion on aurait dit une tempête miniature. Mais mes adversaires étaient malgrés tout trop nombreux et trop entraînés pour moi, c'est alors que j'utilisai "Mortis Surgite" ; le sortilège de magie noir interdit n°1. Je ne l'avais pas apprit à l'école mais en cachette, car justement ce sortilège était interdit : Il réveillait les morts pour aider à combattre celui qui les avaient invoqués, et c'est alors que trois corps se relevèrent et m'aidèrent. Mais en utilisant ce sortilège, je savais que je venais de vendre une partie de mon âme au diable, et que plus jamais je ne pourrais utiliser ce sort...

C'est alors que les hommes s'écartèrent, et le laissèrent en paix. Je regardais la scène de loin, sans qu'il puisse me voir. J'étais persuadé qu'il n'avait pas compris.
Ceci n'était que le début.
- Pourquoi se sont-ils enfuis alors qu'il pouvait me vaincre?, se demanda Yashn.
De là où j'étais, je pouvais voir la créature progresser. Maintenant, il fallait qu'il réussisse cette épreuve.
Tout le reste en dépendait.

C'est alors qu'il entendit un bruit sourd. Puis un autre. Et encore un autre, de plus en plus fort.
On aurait dit le bruit des pas d'un géant.
Alors, la façade de la maison d'écroula, écrasant un zombie. Yashn plongea à terre pour éviter les débris, et c'est alors qu'en se relevant, il vit soudainement un des deux autres zombies léviter dans les airs. Curieusement, il semblait se débattre. Puis il disparut soudainement.
C'est alors que Yashn compris. La créature avançait vers lui, ses empreintes gigantesques s'imprimant sur le sol en sa direction.
Mais il ne pouvait toujours pas la voir.
Le dernier zombie tenta de s'interposer, mais il fut projeté dans les airs par un courant d'air rapide. Yashn était maintenant seul.

Je voyais le Hollow s'avancer vers lui. Yashn n'avait pas le pouvoir de le tuer, mais il pouvait le vaincre. Mais il fallait qu'il réagisse, et vite. Même si la créature n'appartenait pas à notre plan d'existence, elle était relativement faible. Ce n'était qu'un prisonnier que nous avions capturé la veille. Son corps ressemblait vaguement à celui d'un golem ; il était lent mais fort.
Mais surtout, Yashn ne le voyait pas !

"Sort d'eau n°3 !" criai-je.

La pluie commença, c'est alors que je vis une sorte de golem se déplaçant vers moi. J'étais terrifié, bien que je tentais de le cacher. Bien que je savais ce qu'elle allait m'afficher je regardai la carte, le X était tout proche de moi. Mais alors que la créature était maintenant à ma porter, je remarquai quelque chose : c'était que cette créature avait des gardes du corps que j'avais combattu ; par conséquent elle était vulnérable. Mais je n'aurais jamais imaginé que le test de Daran serait de cet ordre là, et je commençais vraiment à leur en vouloir. Et de toute manière, même si j'arrivais à la vaincre, comment pourrais-je transporter cette créature ?
Un brusque mouvement du bras droit de ce golem me surprit, et je n'eus le temps que de rouler devant moi pour éviter son poing qui s'applatit, mouvement qui me rapprocha du golem. Mais je ne me rendis pas compte, car il avait disparu... Deux options s'imposèrent alors à moi : ou bien cette créature avait fait sécher l'eau, ou bien l'eau n'avait fait que couler sur elle. Une éclaboussure sur ma figure m'apporta la réponse : s'il est invisible, ce n'est pas par sorcellerie mais par sa constitution. Et pour moi, il était évident que d'esquiver les coups de ce géant n'était pas une mince à faire. Si au moins je trouvais un moyen de le solidifier !